Série: Les Entremondes
Tome: 2
Titre: Les Eaux lourdes
Auteurs: Patrice et Manu Larcenet
Editeur: Dargaud
Collection: Poisson-Pilote
Date de publication: Juin 2000
Davor Lenko est gardien dans une centrale nucléaire, en Russie soviétique. Il se soule à la vodka, pour faire ses rondes dans le froid et les installations déliquescentes de la centrale. Il
est une ronde, dont il ne verra jamais la fin. Propulsé ailleurs, dans un autre temps peut-être, il se retrouve dans un monde envahi de nuages rouges, dominé par une Inquisition religieuse, où
certains hommes semblent avoir muté radicalement.
Etonnante lecture, prise un peu au hasard, sur le nom de Larcenet. C'était un titre de lui que je ne connaissais pas, j'ai donc eu envie de le découvrir. Bien m'en a pris, car il s'agit là d'une
historie assez atypique. Un récit de science-fiction apocalyptique, voilà qui était nouveau chez Larcenet, même si la lecture des Cosmonautes du Futur montre qu'il ne craint pas de s'essayer à la
SF. Mais là, on est dans autre chose, dans une sorte de délire uchronique avec Tchernobyl en ligne de mire. Et si la centrale n'avait pu être colmatée, ou quelque chose dans ce goût là. C'est
court, du moins, un format normal de bande dessinée, mais pourtant l'intrigue est bien menée, et se suffit à elle-même. Je n'ai pas le besoin d'en savoir plus, d'en lire plus. Il n'y a que peu
d'explications, mais je m'en moque, appréciant simplement l'ambiance incroyable et malsaine développée par Manu Larcenet et son frère. J'ai emprunté cet album, je regrette déjà qu'il ne puisse
demeurer dans ma bibliothèque. Ce n'est pas le meilleur album de la décennie, mais il m'a contaminé aussi sûrement qu'un réacteur nucléaire soviétique crachant un nuage de gaz un jour de 1986. Je
suis impressionné, et relativement sans mots.
Osez découvrir cet album. Un seul à lire, et la découverte d'un pan de l'imaginaire de Manu Larcenet pas vu réellement jusque
là.
17/20