Il avait 88 ans. Il ne voyait plus beaucoup. Sa main n'avait plus l'assurance du passé. Mais il n'avait jamais quitté ses personnages fétiches.  Et il vient de mourir.
Jacques Martin était un des derniers grands monstres sacrés de la bande dessinée. Un homme de la trempe de Hergé, qui a bercé des générations de lecteurs avec ses personnages. Son style était reconnaissable entre tous. Un sens du détail poussé à l'extrême. Des décors d'une richesse foisonnante. Et puis des aventures mémorables.

Alix était le personnage le plus connu. Le duo formé par ce gallo-romain avec le prince égyptien Enak a fait couler beaucoup d'encre. Que ce soit pour vanter les aventures épiques et documentées, ou leur homosexualité latente.
J'ai grandi avec Jacques Martin et Alix. Chaque semaine, mon père ramenait de la bibliothèque de son CE un album d'Alix, que je savourais le lendemain. La griffe noire, la tiare d'Oribal... Tous ces titres, je les ai bien en tête.
J'ai eu la chance de le rencontrer une fois, grâce à Radio Campus Grenoble. J'ai même pu l'interviewer. Je ne dirai jamais assez combien j'ai trouvé en face de moi un homme humble et respectueux. Un homme intéressant et passionné. Dommage que j'ai perdu son interview.

L'hiver est rude pour le monde de la bd franco-belge. Rassurez-moi, comment se porte Gotlib?