
Titre: Le goût du chlore
Auteur: Bastien Vivès
Editeur: Casterman
Label VF: KSTR
Ah, le goût du chlore... Une bd que j'ai lu en bibliothèque, et que j'ai reposé sans avoir envie d'en faire la moindre critique ici... Je suis faible... Pour le top bd, pour kbd, je vais quand
même la faire (après avoir relu l'album, bien entendu).
L'histoire? Un jeune homme atteint de scoliose finit par suivre les conseils de son médecin, et va nager à la piscine. Entre deux longueurs, il va croiser une jeune femme qui ne va pas le laisser
indifférent.
Oui, c'est ça le pitch de l'album.... De quoi? Vous trouvez ça un peu court? Ah mais je suis bien d'accord. Disons le même franchement, pour moi, cet album est une incompréhension faite livre.
Une tartine trop grande (135 pages, ça fait de la belle tartine), sur laquelle on aurait étalé un tout petit morceau de beurre. Au final, la tartine est sèche, sans trop de goût. Lorsqu'un
éditeur voit arriver un projet, que ce soit pour de la chanson, de la littérature ou que sais-je d'autre, il me semble qu'il devrait se poser la question de savoir ce qu'apportera le dit projet.
Bon, soyons honnêtes, ils se posent sans doute plus souvent la question de savoir si ça va se vendre ou pas. Mais pour chacune de ces deux questions, je ne vois pas comment l'éditeur de KSTR a pu
répondre par la positive concernant Le goût du chlore.
Le cadre est juste chiant et monotone. Eternelles même cases, éternelles même couleurs. Oh, trop fort, ça fait comme si on était à la piscine! Oui, sauf que bon, ça ne suffit pas quoi. On lit si
on veut voyager, mais à priori, tout le monde a une piscine municipale à proximité et pas chère je pense. Donc je ne comprends pas. Surtout que l'intrigue qui tient dans ce cadre, est
minimaliste. Le personnage principal tombe amoureux d'une jeune femme, drague sans draguer, tout plein de timidité qu'il est... Et en plus à la fin la fille disparaît sans prévenir. Donc même
cette intrigue minimaliste n'est pas résolue. Si c'est pour faire mode, que ce pieds de nez a été fait par Bastien Vivès, afin de tromper les convenances et de dérouter le lecteur, je lui réponds
que le manque de talent est un sacré handicap. Voyez, moi, je fais du style depuis le début de cette chronique, et je suis totalement convaincu d'être bourré de talent, c'est donc bien la preuve.
Blague à part, ne pas terminer une intrigue, laisser le lecteur en suspens, ça peut être un choix littéraire tout à fait acceptable. Mais uniquement quand on a donné au lecteur de la matière à
réfléchir. Là, il n'y a rien. Tout juste a-t-on envie de dire au personnage principal qu'il est trop con de ne pas voir qu'elle réagit à ses avances. Mais je le redis et le répète, ce n'est pas
suffisant.
A vouloir jouer de la légèreté et de la finesse, Bastien Vivès n'est parvenu qu'à trouver le vide.