Titre: Les Invisibles: Say you want a revolution
Scénariste: Grant Morrison
Dessinateurs: Steve Yeowell/ Jill Thompson/ Dennis Cramer
Editeur VO: DC Comics
Collection: Vertigo
Editeur VF: Pannini Comics
Collection : Vertigo Big Book
Il est rare que je m’interroge sur l’intérêt d’une lecture. D’autant plus quand je me fais offrir explicitement un album de bd. Certaines parviennent, seulement (mais à minima) à provoquer une petite distraction chez moi, dans le pire des cas. Mais en écrivant cette chronique, le sens des Invisibles de Grant Morrison est encore un mystère pour moi. Je tente de trouver en moi quelque chose d’intéressant, mais en vain.
Ce bouquin est un gigantesque foutoir. En plusieurs centaines de pages, on ne sait pas qui sont vraiment les Invisibles, quels sont leurs buts, et qui ils combattent. Le recrutement d’un gamin, qui prend une bonne partie des épisodes, n’a pas non plus de sens apparent. Et c’est dommage parce qu’il y a de bonnes idées, présentées au fil de cet album, mais qui ne sont pas exploitées. Je pense par exemple du statut d’organisme vivant donné aux villes, représentées comme une maladie gigantesque. On en parle un moment, pour ne plus y faire référence ensuite.
Certains, peut-être, diront que Morrison sait perdre son lecteur, qu’il a produit une œuvre déroutante et moderne… Branlette de cerveau oui ! Morrison casse tout, balance des grands coups de pieds dans la gueule de la morale et puis rien. Morrison fait penser dans cette œuvre à ces nihilistes, qui cassent tout, sans rien reconstruire après. Quel intérêt ? Bousculer les valeurs morales, c’est une nécessité, mais il faut proposer quelque chose derrière. Casser pour casser, quel intérêt ? Morrison nous ramène le marquis de Sade, dans cet album, mais pour quoi faire ? Quel autre intérêt que celui de mettre en image l’une des histoires liées à ce personnage ? C’est de la provoc gratuite, qui n’a aucun sens et qui ne mérite pas que l’on s’y attarde.
Les Invisibles sont censés être une œuvre de référence, symbole d’une maturité du comic book. Pour ma part, je n’y trouve rien d’intéressant. Il semble que cette œuvre soit volontairement anarchiste. C’est peut-être pour cela que je ne l’apprécie pas.
Trop souvent j’ai vu des anarchistes, petits bourgeois en mal de rébellion. Qui cassent tout, et ne reconstruisent rien. Une plaie.