Titre : V pour Vendetta
Réalisateur : James Mc Teique
Acteurs : Natalie Portman, Hugo Weaving, Stephen Rea, Stephen Fry…
Scénaristes: Andy et Larry Wachowski
Producteurs: Joel Silver, Andy Wachowski, Larry Wachowski, Grant Hill
Date de sortie: 19 avril 2006
D’après l’oeuvre d’Alan Moore et David Lloyd
Pour tout dire, j’ai lu V pour Vendetta voilà quelques années, mais mes souvenirs de cet album sont pour le moins… limités. Ainsi donc, ce n’est pas en tant que lecteur de comics que je jugerai ce film, mais purement en tant que spectateur. Le respect de l’œuvre ne sera malheureusement pas traité ici. Rappelons juste qu’Alan Moore a refusé que son nom soit inscrit au générique, signe évident de sa désapprobation quand au traitement de ses œuvres par le cinéma.
V se déroule quelques années dans notre futur. L’Angleterre est devenue une dictature suite à des évènements obscurs, et à une sois disant attaque bio-chimique par des terroristes dans les années 90. Evey est la fille d’opposants au régime, elle est orpheline. Et par hasard, elle va être secourue par un étrange homme habillé de noir, portant un masque sur le visage. Cet homme va l’entraîner avec lui, tandis qu’il déstabilise le gouvernement. V est un inconnu, une victime de la barbarie du régime, et de leurs mensonges. V n’est plus qu’une idée, un concept, celui de la liberté.
Ce film est une anticipation. Une anticipation crédible, d’un futur proche envisageable. Le film suit les efforts de V pour détruire le régime, un flic chargé d’enquêter sur V et qui commence à découvrir les petits secrets du régime, et Evey, qui tente de trouver sa place.
Je suis un peu à court de mots ce soir. Peut-être est-ce du à l’heure tardive, ou plus vraisemblablement, à ce film. Le réalisateur a su faire monter la pression peu à peu. La libération finale
vient au bout de deux heures, alors que l’on est sous pression, comme les dirigeants fascistes, comme la population du pays. Lentement mais sûrement, la pression augmente. L’explosion initiale
est l’étincelle qui allume la mèche. On sait que ça va péter, on voit que ça va péter, et la sensation de mal à l’aise est là. L’emprisonnement d’Evey est le moment le plus fort. A la fois par la
violence qui s’en dégage, alors qu’elle n’est presque qu’évoquée, mais aussi par les mots d’espoir qui s’y cachent. Je me souviens que c’était une scène du livre, et je me souviens d’avoir à
l’époque été marqué par ce passage. Mc Teique retranscrit les émotions avec justesse, de sorte que l’on entre vraiment dans l’épreuve vécu par le personnage de Natalie Portman.
Ce qui est le plus fort, dans cette scène, pour moi, c’est l’évocation de la barbarie nazie, des camps de concentration. De la répression abusive, en fait. Mais de voir les opposantes se faire tondre, être torturées, déshumanisées, me rappelle largement les camps de la mort. Avec un éloignement moindre. Ce ne sont pas les traditionnelles images que l’on connaît tous ou presque. Non, là, c’est différent, c’est moderne, ce sont des gens de notre génération, pas celle de nos grands-parents ou arrière-grands-parents. Et cette scène a le mérite de nous rappeler que ce genre de choses n’est pas forcément très éloigné de nous (Guantanamo bonjour), et que ces horreurs peuvent encore revenir.
Ce film me parle. C’est un film de révolution, c’est un film de lutte violente. V est le modèle que tout révolutionnaire devrait atteindre sous la dictature. Un symbole. Il reste un personnage de papier, ou de pellicule, mais comme le film le dit, on n’arrête pas un symbole.
Il ne faut jamais oublier qu’un jour, nous pourrions peut-être avoir besoin d’un V.
Quartier Lointain, le manga monument de Jirô Taniguchi, est donc adapté en France au cinéma, dans une version de l'histoire francisée. Je dois vous avouer ma circonspection. Sur le principe, j'aurai préféré conserver le cadre japonais, la beauté de la culture nippone. Et pourtant, en regardant cette vidéo, je me suis laissé prendre, émouvoir. Ainsi que je l'ai été par l'oeuvre du mangaka.
Alors je pense vraiment donner sa chance à ce film. Qu'en pensez-vous, vous autres? Bonne idée? Bande-annonce convaincante?
Titre: Nick Fury
Réalisateur: Rod Hardy
Acteurs: David Hasselhoff, Lisa Rinna, Sandra Hess, Neil Roberts, Gary Chalks, Tracy Waterhouse, Tom McBeath, Ron Canada, Peter Haworth.....
Scénariste: David S. Goyer
Ce film a bien faillit s'arrêter très tôt, mais j'ai su rester fort et terminer sa vision.
Déontologiquement, j'étais obligé, Nick Fury est l'un des personnages importants de l'univers Marvel Comics. Inratable pour moi, c'est certain.
Bon, pour faire simple, c'est une grosse bouse. Il n'y a rien qui fonctionne. Les acteurs sont mauvais, tout spécialement l'actrice qui joue Andréa Strucker, dont le surjeu lamentable est en plus
doté d'un doublage pathétique. Le scénario est cousu de fil blanc. Nick Fury, le meilleur espion possible, qui se fait couillonner comme un gamin. Normalement, le sideckik, l'adjoint
(présent dans le film), est là pour se faire avoir et démontrer la supériorité du héros. Là, le héros se fait piéger lamentablement, prouvant surtout l'ineptie du scénario. Le seul point positif
est de globalement respecter les éléments de l'histoire de Nick Fury. Les effets spéciaux sont ridicules, l'héliporteur est tout sauf crédible... De quoi n'ais-je pas encore parlé? Non, j'ai fait
le tour des grossieretés du film.
Tout de même, rappelons que Nick Fury est l'un des moins mauvais films de comics des années 90. Nombre de nanars encore pire avaient été réalisé. Mais rappelons aussi que Blade (qui a le même
scénariste, comme quoi, on n'est pas toujours bon) n'a pas tardé à pointer le bout de ses crocs, et que suite à ça, les producteurs hollywoodiens ont commencé à comprendre qu'avec des moyens et
un brin de respect, les personnages de comics pouvaient faire de bons films.
Fury est simplement le dernier avatar d'une époque heureusement révolue. Et dire que le scénario laisse entrouvert une suite possible...
Titre: Kick-Ass
Réalisateur: Matthiew Vaughn
Acteurs: Aaron Johnson, Nicolas Cage, Chloé Moretz, Mark Strong, Christopher Mintz-Plasse, Lyndsy Fonseca...
Scénaristes: Matthieu Vaughn, Jane Goldman
Producteurs: David Reed, Matthiew Vaughn, Brad Pitt, Adam Bohling, Tarquin Pack
D'après l'oeuvre de Mark Millar et John Romita Jr.
Dave Lizewski est un ado banal, passionné de comic books, et pas destiné à grand chose dans la vie. Et pourtant, il veut en faire quelque chose, de sa vie. Il sera Super-héros. Il se commande une
tenue de plongée en guise de costume, s'équipe de deux bâtons bien solides, un masque, et c'est parti pour les patrouilles afin de défendre les faibles. Après une phase où il se fait franchement
dérouiller, il accède à la célébrité lorsqu'une vidéo de lui est prise défendant un homme blessé, et placée sur le web.
Kick-Ass, est l'œuvre du scénariste Mark Millar, un homme réputé pour aimer taper là où ça fait mal, et pour se la péter grave.
Je n'ai pas encore lu le comics, mais pour ce qui est du film, je ne suis franchement pas convaincu. En fait, je n'arrive pas à adhérer pleinement à la supposée normalité de Kick-Ass, à sa
banalité. J'ai beau savoir que des gens, aux État-Unis, se costument vraiment pour aller affronter le crime, je n'y crois pas, dans ce film. D'autant que Hit-Girl est tellement proche d'avoir des
super-pouvoirs, que ça en rend Kick-Ass totalement ridicule. On a peine à croire que pour elle et Big Daddy, un simple entraînement de dingue suffirait pour faire ce qu'ils font. Ils ne sont pas
crédibles, dans le pré-supposé. Alors oui, Hit-Girl est sans doute le personnage le plus intéressant du film, mais le personnage ne peut pas tout porter, surtout que ce n'est pas elle l'héroïne
du film. Et donc, forcément, ça rejaillit sur Kick-Ass, qui n'arrive pas du tout à la cheville de ces deux personnages secondaires. Le personnage en lui-même n'est pas intéressant, et pas
crédible. Le fait qu'il devienne le meilleur copain de la bombe de sa classe, juste parce qu'il passe pour Gay, alors qu'elle le prenait avant pour le dernier des loosers, est une idée tellement
ridicule, qu'on ne peut pas prendre Kick-Ass au sérieux, de même que son alter-égo lycéen. Le gros plan sur le monde des fans de comics est tout aussi inintéressant, de même que les deux potes
geeks de Dave. Non, décidément, ce n'est pas lui le héros. Et le fait que sa mère meurt au début du film, on s'en tamponne tout autant.
Alors que Hit-Girl et big Daddy ont eux une histoire bien plus intéressante. Les acteurs sont au top, et on n'a sans doute pas vu Cage aussi bon dans ce genre depuis un moment. Combien de pères
américains se retrouveront dans cet homme qui ayant tout perdu sauf son enfant, feront l'impossible pour qu'il devienne le meilleur? Les sœurs Williams, au tennis, en sont la parfaite
illustration (peut-être pas pour le décès fondateur quand même). Oui, c'est être fou que de former son enfant à la tuerie et au massacre, mais cet homme aime sa fille et n'a plus qu'elle. Il l'a
fait à l'image qu'il veut. Nombre de père feraient ainsi, pour d'autres objectifs.
Ceci dit, ce duo met en lumière un des points important du scénario. Ils ne sont pas des Justiciers. Ce sont des Vengeurs Masqués. La nuance est importante, et dans le film plus encore me
semble-t-il. Un Justicier est censé faire régner la Justice. Collaborer avec les forces de l'ordre, permettre à celles-ci d'appréhender des criminels recherchés, etc... Mais Hit-Girl et Big Daddy
se moquent de la Justice. Ils sont là pour se venger du méchant qui leur a fait du mal. Et pour cela, ils tuent sans aucune considération pour la morale ou le Droit. Puisque tu défends le
méchant, tu vas mourir aussi.
Alors au delà de l'aspect fun du personnage de Hit-Girl, n'oublions pas que le super-héros, ça interroge aussi sur la Justice et ceux qui la dispensent.
Mais je n'ai pas vraiment aimé cette histoire, si l'on s'en tient à la trame principale. Ça me navre qu'il y ait une suite de prévu. Mais vu que les chiffres américains sont mauvais, je pense que
cette suite va être oubliée. Et ce ne sera pas un mal.
Reste à voir ce que donne la bd pour voir si le film est mauvais, ou si c'est le matériel originel qui l'est.
PS: Précisions aux journalistes. Kick Ass, ça veut dire péteur de cul, pas botteur de derrière, assumez donc le fait que l'auteur ait voulu jouer la provoc.
Titre: Adèle Blanc-sec
Réalisateur: Luc Besson
Acteurs: Louise Bourgoin, Gilles Lellouche, Mathieu Amalric, Jean-Paul Rouves, Jacky Nercessian, Nicolas Giraud...
Scénariste: Luc Besson
Producteur: Luc Besson
D'après l'oeuvre de Jacques Tardi
Je vous proposerai désormais des critiques cinéma, de temps en temps, suivant les sorties, lorsque des films sont liés à des bandes dessinées. Avril 2010 est un bon mois pour cela, avec Adèle
Blanc-Sec, Kick-Ass et Iron Man 2.
Je n'ai jamais lu d'Adèle Blanc-Sec jusqu'à présent. Je me suis laissé tenté, et je me suis dis que si ça me plaisait, je pourrais toujours me procurer les albums. Mardi, je vais donc filer dans
une des médiathèques grenobloises qui a, le premier tome des aventures de la jeune reporter de Tardi. Car oui, Luc Besson m'a donné envie de découvrir cette bd en réalisant un film drôle,
aventureux, et léger, un film qu'on prendra plaisir à revoir.
1911. Un Ptérodactyle, animal préhistorique, terrorise Paris. De son côté, la jeune et intrépide reporter Adèle Blanc-Sec, parcourt les sables égyptiens à la recherche d'une momie susceptible de
guérir sa sœur.
Luc Besson réalise un film surprenant pour lui, en nous proposant une comédie. Adèle est un film drôle, grâce à ses situations, mais surtout à ses répliques bien travaillées. Il y a un esprit
réjouissant, dans ce film, où les gens sérieux sont ridicules, et où il est de bon ton de toujours tenter et croire à l'impossible. Les références sont multiples. L'introduction, un poil trop
posée, nous rappelle combien Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain lorgnait déjà sur la bd avec sa présentation de l'intrigue et des personnages via une voix off. Les scènes en Égypte fleurent bon
les aventures d'Indiana Jones. Un certain fétiche, et une certaine séance de spiritisme ne sont pas loin de nous rappeler Tintin... Mais Luc Besson fait surtout SON film, un film qui pourrait
largement en appeler d'autres, tant les personnages sont bien campés, et le concept initial plaisant.
Louise Bourgoin, dans le rôle d'Adèle, est une vraie trouvaille. Je le redis, je ne connais pas la bd. Je sais qu'il y a débat, que certains fans la trouve trop jolie. Si l'on sait que le
personnage de papier était jolie au début, avant de devenir plus quelconque par la suite, ça ne pose pas de problème réel (Tardi avait fait de sa première femme ou amour, le modèle physique
d'Adèle. Qui a payé le départ de la dite femme). Besson parvient à lui donner un vrai style années folles, sans lui retirer cette pointe de charme dans le sourire et les yeux. Servie par des
dialogues toujours plus savoureux, Louise Bourgoin confirme que Luc Besson aime vraiment les actrices de ses films. Et il sert bien ses spectateurs mâles en nous offrant la poitrine nue de la
belle actrice, ce qui est la moindre des choses (non je blague, mais oui, elle a de forts jolis seins).
Derrière elle, tout le casting suit au diapason. Pas de fausses notes. Amalric est encore étonnant en grand méchant, qu'on aura du mal à reconnaître dans le feu de l'action.
Humour, effets spéciaux, aventure, Luc Besson tient là un filon. Il se réserve beaucoup, dans ses choix de films, mais je ne lui en voudrais pas s'il se laisser tenter par un deuxième épisode. On
a pas envie de quitter un tel univers. Et pour mon plus grand bonheur, il a prévu d'en faire trois. Merci Mr Besson (c'est rare de remercier un Besson en ce moment, profitons en).
Bon, maintenant, trouver la bd!